Des
représentant-e-s de différentes Eglises européennes de toute l'Europe qui
s'étaient réunis le 1er mai 2004 à Wavre (Bruxelles) pour une rencontre de la
Commission Eglise & Société de la Conférence des Eglises européennes (KEK),
ont exprimé leur joie et leur gratitude envers Dieu pour la réalisation de
l'élargissement de l'UE à 10 nouveaux pays.
Depuis
de nombreuses années l'intégration européenne est un sujet important inscrit en
bonne place à l'ordre du jour des Eglises de notre continent. La réconciliation
étant au coeur de l'Evangile, le fait de dépasser les frontières géographiques
et psychologiques entre peuples et nations est primordial du point de vue de la
responsabilité chrétienne. L'histoire de la chrétienté et les développements
qu'a connu l'Europe sont profondément liés et le christianisme a contribué de
manière significative à façonner l'Europe d'aujourd'hui.
L'Union
européenne a fait ses débuts sur un continent ayant souffert de la Seconde
Guerre mondiale. Elle a été établie et s'est développée sur la base de valeurs
spécifiques, dont la plus importante a donné lieu à des engagements en faveur de
la recherche de la paix, du partage des ressources, de la solidarité et de la
liberté. La coopération économique a été identifiée comme l'un des moyens
majeurs de remplir ces engagements.
Tel
est le contexte dans lequel l'élargissement actuel de l'UE doit être considéré.
Pour certains des nouveaux Etats membres il représente un moment symbolique qui
marque la fin de divisions politiques forcées en Europe. Cette nouvelle
situation engendre entre autres un nouveau partenariat permettant aux Etats
membres et à leur population de mieux apprendre les uns des autres et de
s'enrichir mutuellement.
C'est
pourquoi l'élargissement de l'Union suscite une telle vague de joie et d'espoir
dans de nombreux pays européens. Mais cet élargissement donne aussi lieu à des
préoccupations liées aux conséquences sociales de ce processus. Il nous
appartient toujours de relever le défi consistant à combiner marché compétitif
et justice sociale. Dans la recherche de cet équilibre la KEK, par
l'intermédiaire de sa Commission Eglise & Société appelle à
l'approfondissement des valeurs sur lesquelles l'Union est construite: la
dignité humaine, la justice, la solidarité, l'égalité et le respect des droits
de la personne humaine. Dans une lettre ouverte adressée à ses Eglises membres
en décembre 2003, le Comité central de la KEK a exprimé l'espoir de voir
l'intégration européenne être 'un processus visant à améliorer la vie des
individus et des communautés'.
La
création de l'Union élargie, même si elle représente un moment important de
l'histoire de l'Europe moderne, doit être considérée comme s'inscrivant dans un
processus inachevé. Les préoccupations et responsabilités de l'UE doivent
dépasser son propre cadre politique afin d'établir de bonnes relations avec les
pays situés hors de ses frontières. L'objectif global doit être l'amélioration
de la vie de tous, sur l'ensemble de notre continent et
au-delà.
A
l'occasion de cet événement heureux, les Eglises d'Europe réaffirment leur
engagement à jouer leur rôle à part entière en oeuvrant au développement futur
de l'Europe.