Vivre en disciple de Jésus au 21ème siècle
dans un monde multiconvictionnel:
Council 50 et G3i
François Becker,
Secrétaire Général du Réseau Européen Eglises et libertés, coordinateur de Council 50,
Fondateur et ancien Président du G3i
Introduction
Notre monde du 21ème siècle est de plus en plus multiconvictionnel, il est déboussolé et en quête d’idéal. Il semble sourd au message de Jésus. Au lieu de mettre l’argent au service des hommes et des femmes pour qu’ils s’accomplissent et réalisent leur idéal, on met les hommes et les femmes au service de l’argent, de la finance, qui devient la nouvelle idole qui les désapproprie des biens essentiels et génère des inégalités incroyables et des frustrations sources de violence.
Comment, dans ce monde, faire entendre et témoigner de la bonne Nouvelle que Jésus nous a révélée pour faire de ce monde un monde de paix, de justice sociale et économique, de solidarité, un monde pour les hommes et les femmes afin qu’il leur permette de s’épanouir et d’être reconnus comme frère ou sœur en humanité ?
Comment nous organiser pour
– vivre en accord avec la Bonne Nouvelle de Jésus, être attentifs à ses appels et y répondre,
– participer à transformer notre monde en un monde de paix, de justice, de solidarité
– bénéficier des aides et soutiens que Jésus nous a promis pour y parvenir, comme sa parole méditée et réfléchie en communauté, sa présence et le souffle de son Esprit dans une communauté et dans l’Eucharistie,
– nous soutenir les uns les autres dans nos efforts pour approfondir ce que Jésus nous révèle et par là même approfondir et épanouir notre humanité, et nous approcher au plus près ce que nous sommes appelés à être ?
Bref, comment approfondir notre humanité et vivre en frères et sœurs en humanité dans un monde multiconvictionnel ; comment, pour nous chrétiens, vivre en disciple de Jésus au 21ème siècle dans ces conditions?
Le projet Council 50 que j’ai été chargé d’animer et le G3i, groupe de travail International, interculturel et Interconvictionnel que j’ai co-créé et présidé jusqu’à l’an dernier ont chacun pour leur part réfléchi à ces questions et tenté de contribuer à y répondre en écrits, en paroles et en actes.
Je vais donc vous proposer quelques réflexions sur Council 50 et vous présenter brièvement le G3i et ce qu’il propose en essayant de vous faire percevoir la cohérence entre ces deux approches. Je remercie Vittorio Bellavite de m’avoir invité à vous en parler aujourd’hui pour célébrer le 20ième anniversaire de Noi Siamo Chiesa. Félicitations pour cet anniversaire !
Réflexions sur Council 50 après la rencontre de Rome
Bien que le Concile ait renouvelé l’Eglise catholique, l’élan pour exprimer le message de l’Evangile d’une manière compréhensible pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui a été stoppé. Aussi, consternés par cette situation, nombre de communautés, groupes, associations, paroisses ont depuis 50 ans pris des initiatives, lancé des réflexions pour un renouveau de notre Eglise et vécu des expériences. Noi Siamo Chiesa en est un exemple comme vient de le montrer Vittorio Bellavite.
Occultées pendant ces 50 ans, ces initiatives, ces réflexions se devaient d’être mises au jour. C’est pourquoi, IMWAC et le Réseau Européen Eglises et libertés (EN-RE) ont lancé Council 50 à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la clôture du Concile Vatican II et du Pacte des Catacombes. L’esprit que le pape François, donna dès les premiers jours à son pontificat, son attention renouvelée aux synodes, ses attitudes, appels, exhortations notamment celle de « Evangelii Gaudium » , et ses gestes soulevèrent un grand espoir et de nombreuses associations à travers le monde s’associèrent alors à la proposition d’IMWAC et du EN-RE d’organiser un rassemblement mondial de leurs délégués à Rome pour :
– réfléchir aux réformes à entreprendre dans l’esprit du Concile Vatican II et de l’Evangile pour remédier aux déficiences de l’Eglise et transformer en “émerveillement” le “désenchantement” d’un nombre de plus en plus grand de personnes qui se détournent de l’Eglise, et bien plus grave, de Jésus.
– soutenir le pape dans ses efforts pour faire évoluer l’Eglise d’une attitude dogmatique, à une approche pastorale et évangélique,
– revivifier les espoirs déçus et rallumer la flamme du Concile Vatican II, renouveler l’élan vers l’avenir qu’il a initié, et répondre à ses recommandations invitant les laïcs à «manifester leurs sentiments en ce qui concerne le bien de l’Eglise ».
-rendre visible, « faire sortir des catacombes », la partie souvent occultée et méconnue de l’Eglise,
– exprimer, partager et discuter les points de vue sur l’avenir de notre Église et les propositions pour la renouveler, de sorte qu’elle puisse inspirer le monde selon l’esprit de Jésus dans sa façon de vivre.
– faire connaître au pape et diffuser à l’Eglise, les expériences, les actions et réflexions faites dans l’esprit de Vatican II, démontrant la puissance de l’Evangile pour apporter la libération aux opprimés, la paix et la justice dans le monde;
Comme vous le voyez, il s’agit d’une démarche qui va dans le sens de ce que Serena Noceti nous a dit ce matin : Council 50 est un processus qui contribue à expliciter le “sensum fidelium/sensusfidei” qui est un des aspects importants de la théologie du Pape François .
Noi Siamo Chiesa a été un des éléments moteurs de ce projet. Il n’est donc pas nécessaire d’en présenter les détails qui sont sur le site de Council 50 http://www.council50.org/c55/
Cette rencontre mondiale des délégués a eu lieu à Rome du 20 au 22 novembre 2015. Nous étions une centaine à Rome, venant de 27 pays du monde (en fait 28, car nous avions une femme musulmane venant de Tunisie) répartis sur 5 continents (Afrique, Amérique Latine, Amérique du Nord, Asie et Europe). La plupart des objectifs que nous nous étions fixés ont été atteints :
– Nous avons pu prier ensemble le Saint Esprit qui nous a permis de travailler efficacement dans notre diversité. La célébration eucharistique du samedi soir a été très émouvante, internationale et priante : une vraie communauté s’était établie. Un fascicule en 5 langues a été distribué à tous les participants ;
– De nombreux contacts ont pu être établis avec les délégués de tous les continents et chacun a pris conscience du caractère mondial de la volonté de réforme de notre Eglise selon l’esprit de Vatican II, dans l’esprit de l’évangile et des actes et paroles de notre Pape François. Un réseau de plusieurs centaines de contacts à travers le monde se met en place ;
– Ouverture œcuménique et même interconvictionnelle avec une présence anglicane, musulmane et bouddhiste ;
– Nous avons eu un excellent exposé du Dr Nontando Hadebe que vous trouverez sur le site et un rapport par continent sur les mouvements de réforme dans chaque continent, à consulter sur le site.
– Nous avons pu rédiger une « déclaration Council 50 », pacte de disciples de Jésus, dans l’esprit du Pacte des Catacombes. J’ai pu envoyer cette déclaration au Saint Père le 8 décembre, date du 50ème anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. Cette déclaration est traduite en 5 langues sur le site Council 50 : www.council50.org
MAIS, nous n’avons pas eu de réaction du Vatican malgré toutes nos tentatives de dialogue
Où en est-on aujourd’hui ?
Je vais évoquer 6 points qui me paraissent importants:
1) La déclaration (cf. Annexe) : « Vers une Eglise inspirée par les évangiles pour un monde de paix, de justice et de solidarité. »
C’est un pacte de disciples de Jésus dans l’esprit du pacte des Catacombes.
Cette déclaration reprend l’esprit et la forme d’engagement du pacte des catacombes en explicitant l’engagement des signataires pour une réforme de l’Eglise et pour le monde :
« Nous, disciples de Jésus,… après avoir prié l’Esprit Saint, nous nous engageons, à la suite de Jésus et dans l’esprit du Concile Vatican II et du Pacte des catacombes,
(a) à œuvrer pour poursuivre le renouveau de notre Eglise …
(b) à contribuer à réorienter notre monde…
Il est important de noter que Council 50 concerne à la fois notre Eglise et le monde et qu’il se veut une impulsion pour le futur, d’où le slogan :
Vers une Eglise, Inspirée par les Evangile, pour le Monde
Tant pour l’Eglise que pour le monde, la déclaration se focalise sur 4 grands thèmes dont les défis et les évolutions positives sont soulignées et les engagements pris face à ces réalités sont explicités :
– Pour le monde : Paix et Guerre, justice sociale et Economique, environnement et développement durable, genre sexualité et famille.
– Pour l’Eglise : Ministères et égalité entre les femmes et les hommes, communautés ecclésiales de base, Dialogue au sein de l’Eglise et avec le monde, Eglise des pauvres.
Cette déclaration est aussi un manifeste dont Serena Noceti a parlé ce matin.
Une campagne de signature de cette déclaration est maintenant lancée à travers le monde. Si plus de 2000 personnes l’ont « visitée », il n’y en a qu’environ 150 qui l’ont signée. C’est peu ! Il y a donc beaucoup de travail à faire pour faire connaître cette déclaration dans nos associations et mouvements, dans les paroisses, etc. Il faut la faire sortir du creuset qui l’a fait naître !!
2) La publication des actes
Cette publication est en cours et devrait être finalisé avant l’été, pas de problème majeur.
3) Le Réseau Global : Global Council Network
Nous sommes en train de mettre en place un réseau, « Global Council network » qui sera peut-être une ébauche de contribution à cette « Eglise liquide » dont parle le théologien Join-Lambert dans son fameux article de février 2015 publié dans la revue Etudes .
En effet, comme il a été dit ce matin, les réformes ne pourront se faire dans notre Eglise que si le peuple de Dieu est prêt à les recevoir, même plus, pousse à leur réalisation. Il est donc essentiel que des contacts s’établissent pour faire partager les pratiques qui se mettent en place dans les différents pays et communautés et les réflexions qui en résultent. Il faut aussi que nous sortions du cercle qui a lancé Council 50.
C’est un point clé à travailler qui nécessite une importante force de travail, de relations et de communication. Il est essentiel que nous ne restions pas entre nous !!
4) Synodes du Peuple de Dieu
Il est essentiel que le « Peuple de Dieu » puisse s’exprimer sur son Eglise, car cette réflexion n’est pas réservée à la hiérarchie. Il faut que le dialogue se fasse dans les deux sens. Aussi a-t-il été proposé d’organisation deux « synodes du peuple de Dieu » : le premier en 2018 en Amérique Latine pour le cinquantenaire de la Conférence des évêques d’Amérique Latine de Medellin et l’autre en 2021 en Afrique.
Socorro Martinez, du Mexique et Isabel Felix, du Brésil, présentes à Rome, ont accepté d’organiser le synode de 2018.
Il y a ici encore un énorme travail à accomplir, tant pour la définition des thèmes, la sensibilisation de tous, la préparation matérielle de ces synodes, etc. La mise en place du réseau est une étape importante pour le succès de ces synodes.
Qui aidera Socorro et Isabel ?
…A suivre !
5) Communication
Nous devons améliorer les communications au sein du réseau, au sein de l’Eglise et vers sa hiérarchie, ainsi que vers le public.
Nous sommes mauvais sur ce point et il ya aussi beaucoup à faire!
a) Pour le site web ( http://www.council50.org/c55/) , Valérie fait tout ce qu’elle peut, mais il n’y a pas de contributions régulières, peu d’information sur les mouvements de réforme. C’est le résultat du manque de réseau et de relation avec les associations.
b) La page Facebook (https://www.facebook.com/GCN15/) Grâce à Rachael Alphonso, cette page est assez active, mais tous ceux et celles qui sont intéressés devraient se faire amis et donner des informations à Rachael
c) Twitter : Rien
d) Presse ou lettre d’info : rien
6) Contacts avec l’institution
Pendant toute la préparation, nous avons adressé à plusieurs personnalités du Vatican (dont Mgr Parolin) toutes les informations concernant la rencontre de Rome et nous avons sollicité des rendez-vous par lettres et emails. Pas de réponse de la « structure !! » …et pourtant notre pape vient de faire l’éloge du dialogue dans son discours lors de la remise du prix Charlemagne le 6 mai dernier: « S’il y a un mot que nous devons répéter jusqu’à nous en lasser, c’est celui-ci : dialogue. Nous sommes invités à promouvoir une culture du dialogue en cherchant par tous les moyens à ouvrir des instances afin qu’il soit possible et que cela nous permette de reconstruire le tissu social. La culture du dialogue implique un apprentissage authentique, une ascèse qui nous aide à reconnaître l’autre comme un interlocuteur valable… »
Que faire ? Quelle stratégie adopter ?
Conclusions
J’avoue une certaine déception. J’ai l’impression que l’enthousiasme né à Rome s’estompe. Les mouvements réformateurs dans le monde ne prennent pas les initiatives espérées, chacun ayant fort à faire dans son pays.
Je me demande si c’est parce qu’il n’y a pas vraiment un souci d’échanges et de contacts entre toutes ces associations, ou si c’est un manque d’intérêt pour ces question ou si c’est le peu de militants prêts à s’y investir et qui se concentrent sur les questions de leur pays, qui en est la cause.
Il faut, à mon avis, une personne plus jeune que moi qui assure l’animation d’une équipe de suivi à reconstituer pour dynamiser le processus.
Que faire pour l’avenir ? Faut-il poursuivre ?
Je pense que nous vivons en ce moment la problématique qui s’est posée au premier siècle à propos de l’ouverture de l’Eglise au monde non juif. Il y avait autour de Jacques à Jérusalem ceux qui maintenaient la nécessité de suivre toutes les prescriptions de la loi de Moïse, y compris la circoncision, et ceux qui autour de Paul rencontraient les peuples non juifs et estimaient que l’essentiel n’était pas là et qu’il fallait ouvrir l’Eglise. C’est le courant de Paul qui a gagné et permis une expansion incroyable de la Bonne Nouvelle. Pourquoi n’en serait-il pas de même aujourd’hui ?
Le G3i, groupe de travail International, interculturel et Interconvictionnel
Le G3I, Groupe de travail Interculturel, International et Interconvictionnel (d’où le nom G3I), est un groupe de travail et de réflexion (« think tank ») interconvictionnel constitué d’hommes et de femmes d’Europe intéressés à réfléchir dans un cadre interconvictionnel aux questions concernant l’Europe et la société européenne.
« Le G3i cherche à œuvrer au développement de la citoyenneté européenne en favorisant un triple dialogue : un dialogue international, en particulier entre tous les peuples d’Europe, un dialogue interculturel, entre toutes les formes de cultures –territoriales ou diasporiques -, et un dialogue interconvictionnel, entre les porteurs de visions du monde : athées ou fondées sur des convictions religieuses. Dans cette perspective, le G3i souhaite œuvrer à la création de nouveaux espaces publics laïques, distincts de ceux des institutions religieuses représentées, qui permettent le dialogue et le partage entre des personnes pouvant se réclamer d’une identité humaniste – athée ou religieuse. »
Actuellement, le G3i regroupe des hommes et des femmes de confession catholique, protestante, juive, musulmane, des athées, des agnostiques provenant de 5 pays d’Europe. Il se réunit tous les deux mois à Paris et organise des réunions spéciales sur les thèmes qu’il souhaite approfondir, des colloques, des débats, etc.
Il publie ses recherches dans des livres, des revues et sur son site
Pourquoi interconvictionnel ?
Nous vivons avec des personnes de convictions différentes se réclamant de traditions religieuses différentes ou de philosophies variées : humanisme, agnosticisme, athéisme, etc. L’adjectif interconvictionnel caractérise les dialogues, les pratiques, les espaces et les institutions ayant pour objet spécifique d’organiser la rencontre et la confrontation entre des personnes de convictions différentes, sans exclusive à condition qu’elles respectent les conditions de ces pratiques, notamment la réciprocité.
Ainsi, Interconvictionnel va au-delà de interreligieux, parce que ces dialogues, ces pratiques, ces espaces
-incluent toutes les personnes quelque soient leurs convictions, religieuses, philosophiques, athées ou agnostiques, majoritaires ou minoritaires au sein des religions et courants de pensée,
– concernent non seulement les convictions et les valeurs, mais aussi l’analyse, la réflexion et la recherche de propositions concernant les questions sociétales et politiques.
Ainsi, le G3i a publié un article sur « interconviction » dans Wikipedia
Compte tenu de la conjoncture actuelle, le G3i a parmi ses objectifs de:
1) réfléchir en tant que citoyens et citoyennes d’Europe de convictions différentes, au rôle et à l’impact des religions et des courants de pensée pour le développement de la cohésion sociale d’une Europe multiculturelle et multiconvictionnelle. Le G3i a ainsi organisé en concertation avec le Conseil de l’Europe de colloques en 2007 un colloque « Cohésion sociale dans une Europe multiculturelle, rôle et impact des courants de pensée et des religions » dont les actes sont publiés . Le G3i a cherché à identifier les conditions de la cohésion sociale et d’un vivre ensemble harmonieux fondé sur les valeurs partagées, notamment celles qui constituent les piliers de l’Europe.
Le G3i travaille actuellement aux conditions permettant à chacun et chacune, dans un environnement de plus en plus multiconvictionnel, de s’épanouir, se réaliser, trouver sens à sa vie et vivre ainsi pleinement son humanité dans le présent et sa projection dans le futur : Comment vivre ses convictions dans un environnement multi convictionnel et identifier les conditions d’un vivre ensemble harmonieux fondé sur les valeurs partagées ?
Le G3i est arrivé à la conclusion que c’est par un exercice responsable des droits de l’Homme, notamment des différentes libertés, exercice rendu possible par la reconnaissance mutuelle des uns et des autres, résultats de dialogues et de confrontations interconvictionnelles. Plusieurs travaux sur ces questions sont en cours
2) contribuer à la prise de conscience de la citoyenneté européenne et de travailler aux moyens de l’exercer. Le G3i promeut la mise en place de pratiques et d’espaces interconvictionnels permettant un dialogue avec toutes les instances et les parties prenantes de l’Europe, convaincu qu’il est qu’un tel dialogue est une des conditions pour un exercice fructueux de la citoyenneté européenne. Le G3i a ainsi organisé en 2012 avec le Conseil de l’Europe une journée d’étude sur « Devenir citoyens et citoyennes d’une Europe plurielle :Espaces et pratiques interconvictionnelles », dont les actes sont publiés .
3) de rechercher les valeurs partagées par tous et qui transcendent donc les convictions de chacun. Dans cet esprit, le G3i effectue des recherches sur les valeurs pouvant transcender chaque personne, chaque courant de pensée, chaque religions, faisant apparaître ainsi une « transcendance horizontale ». Tel est le cas de la spiritualité.
Il a aussi contribué à une réflexion au niveau européen sur la laïcité en Europe où il a pu présenter sa vision à partir de son expérience interconvictionnelle et de son travail au sein du Conseil de l’Europe.
Par la démarche interconvictionnelle de ses membres qui cherchent, dans leur respect mutuel, à s’enrichir des points de vue des uns et des autres exprimés en toute liberté et sans volonté de domination, le G3I témoigne de la faisabilité et de la fécondité d’un dialogue et d’un travail menés en vérité, dans le respect de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits de l’Homme.
Il peut ainsi apporter un point de vue indépendant de celui des hiérarchies des religions et des courants de pensée, mais déjà élaboré de façon interconvictionnelle sur le dialogue interculturel, les questions relatives à la construction européenne, les interactions société /religion-courants de pensée et les questions de société.
Ce dialogue interconvictionnel et interculturel, permet au G3I d’accomplir un travail articulé de façon constructive avec ceux du Conseil de l’Europe, notamment dans le cadre de la Conférence des ONG du Conseil de l’Europe dont la plupart des associations qui constituent le G3I font partie :
-Plusieurs de ses membres sont régulièrement invités par le Conseil de l’Europe à participer aux rencontres, avec les responsables des religions et courants de pensée présents en Europe, organisées par le Comité des Ministres .
– Il a organisé en association avec le GERFEC , un programme de formation de formateurs à l’interconvictionnalité , soutenu par la Conférence des OING du Conseil de l’Europe, sur le thème « Pour une Europe inclusive : Apprendre à mieux vivre ensemble avec nos convictions différentes ».
Le G3I apporte ainsi un point de vue interconvictionnel, indépendant de celui des institutions religieuses ou convictionnelles et organiser des conférences, tables rondes ou débats sur les questions concernant l’Europe, et sur les conditions permettant de vivre ensemble dans un environnement pluticonvictionnel.
Il est important d’enraciner le G3i dans plusieurs pays d’Europe. Il faudrait :
– créer des antennes dans différents pays : des petits groupes de 5 à 10 personnes de toutes convictions
– mettre ces groupes en réseau.
Je suis prêt avec le président du G3i à aider à la mise en place de tels groupes.
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